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Mise à jour concernant l’éboulement à Big Bar : L’intervention entre dans sa seconde phase

le 6 novembre 2019

Pêches et Océans Canada a été informé le 23 juin qu’un éboulement était survenu près de Big Bar, en Colombie-Britannique, et s’est rendu sur les lieux dans cette zone reculée du fleuve Fraser le 25 juin. Le 29 juin, le système de commandement d’intervention (SCI) et le poste de commandement d’intervention (PCI) de Big Bar, regroupant des experts et des spécialistes en intervention du gouvernement du Canada, de la Province la Colombie-Britannique et des Premières nations, ont été établis à Lillooet, en Colombie-Britannique, pour réagir à cette situation d’urgence.

La phase 1 de l’opération, qui s’est déroulée de juillet à septembre 2019, a permis d’atteindre les objectifs à court terme fixés, qui étaient d’assurer la sécurité du personnel et de la population et de permettre aux saumons de franchir la zone de l’éboulis par tous les moyens possibles. La capture et le transfert de poissons de même que le rétablissement partiel du passage naturel des poissons, réalisés en déplaçant des roches et en abaissant les niveaux d’eau la deuxième semaine de septembre, ont permis à des milliers de saumons de migrer au-delà du lieu de l’éboulement.

Tout au long du mois d’octobre 2019, l’intervention intergouvernementales (3G) à la suite de l’éboulement à Big Bar est passée de l’organisation du SCI en cas d’urgence à une intervention dans le cadre d’un projet continu. Les travaux de préparation du site de construction adjacent à la zone de l’éboulement et sur les berges ouest et est ont pris fin à la mi-octobre. La vitesse du courant et les niveaux d’eau ainsi que la stabilité des roches et la sécurité sur le site font toutefois encore l’objet d’une surveillance active. À l’heure actuelle, il y a peu d’activité sur place pendant que le travail urgent de planification du projet en vue des travaux de construction cet hiver se poursuit ailleurs.

Bien que la migration de 2019 des saumons du fleuve Fraser soit en grande partie terminée, il faudra maintenir les efforts à court terme et à long terme, voire pendant des années encore, pour réduire les répercussions de l’éboulement sur les futurs stocks de saumons. On travaille actuellement à finaliser l’évaluation scientifique des mesures prises lors de l’intervention d’urgence et à tirer des leçons pour l’avenir. C’est la phase 2 de l’intervention.

Le gros des travaux de construction d’hiver devrait être fait avant la crue printanière, alors que les niveaux d’eau devraient être à leur plus bas. La crue devrait commencer en mars. Elle rétablira les niveaux d’eau et la rapidité du courant dans la zone de l’éboulement de sorte qu’il sera difficile de poursuivre en toute sécurité des travaux de construction dans le cours d’eau.

Nous sommes tout à fait conscients des enjeux élevés qui existent. Le fleuve Fraser est l’un des plus grands producteurs de saumons du monde. Plus de 140 nations des Premières nations en Colombie-Britannique se voient attribuer tous les ans un permis pour pêcher le saumon du Fraser à des fins alimentaires, sociales et cérémoniales, sans compter que les pêcheurs autochtones occupent une grande place dans le secteur de la pêche commerciale du saumon.

Nous attendons encore les résultats définitifs de notre programme de radio-étiquetage et de surveillance pour juger de l’efficacité du système de transport de poissons. Toutefois, nous savons que certains poissons qui ont été transportés – et plus particulièrement les premiers saumons de la montaison – avaient été retenus en aval et s’étaient épuisés à essayer de franchir les éboulis. Compte tenu de leur condition et pour avoir déjà observé des poissons en détresse, nous savions que les poissons déplacés auraient quand même de la difficulté à atteindre leur cours d’eau natal et à frayer. Toutefois, sans intervention, les premiers saumons amontants n'auraient pu atteindre leur cours d’eau d’origine (au printemps et au début de l’été). Pour ce qui est de l’avenir, à ce stade-ci du cycle de vie des saumons, il est difficile de savoir si les saumons quinnats et les saumons rouges seront de retour dans quatre à cinq ans.

En 2019, l’opération de capture et de transport a rapidement été lancée en vertu d’un ordre d’intervention d’urgence au milieu de la saison de migration du saumon. Conscients de l’urgence de se préparer pour la prochaine saison, nous nous préparons actuellement à aider plus efficacement les saumons à migrer en 2020, si cela devient nécessaire. Il est à espérer que la manipulation continue des roches tout au long des travaux de construction cet hiver réduira ou éliminera la nécessité d’opérations de capture et de transport de poissons.

L’une des principales options pour améliorer le passage consiste à utiliser des explosifs, avec de l’équipement lourd, pour retirer une grande partie des roches qui font actuellement obstacle aux poissons. Durant la phase 1, le commandement d’intervention a reçu de l’aide du corps des ingénieurs de l’Armée américaine pour les plans d’ingénierie qu’il propose. Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes ont aussi été mis à contribution et plusieurs experts en utilisation d’explosifs et en grands travaux de construction sont consultés dans le cadre de la planification du projet en cours. Un comité d’experts mandaté par le bureau du premier ministre de la Colombie-Britannique et le ministre des Pêches et des Océans du Canada a aussi passé en revue les options envisagées et endossé les approches adoptées jusqu’à maintenant. À mesure que les niveaux d’eau et la vitesse du courant diminueront pour atteindre l’étiage hivernal, la possibilité de procéder à d’autres relevés sous-marins et observations visuelles des débris de roches dans le fleuve permettront d’affiner les plans du projet. De plus, si une solution à plus long terme, plus permanente, comme la construction d’un dispositif de passage du poisson, est jugée nécessaire, après une période de construction intensive cet hiver, le travail accompli et les autres données qui seront recueillies la saison suivante orienteront les études de faisabilité visant à étayer les décisions prises.

La participation des Premières nations a été sollicitée dès le début de l’éboulement à Big Bar et demeure partie intégrante de la planification, des opérations et du processus décisionnelle. Les Premières nations continuent de participer directement aux travaux du comité directeur mixte de gestion (CDMG) et à d’autres niveaux alors que le comité des dirigeants des Premières nations guide le représentant des Premières nations au CDMG. Les Premières nations participeront aussi à d’autres niveaux lorsque l’intervention passera à la phase suivante. Le savoir traditionnel des Premières nations en matière d’écologie est toujours pris en compte dans les opérations. Par ailleurs, des spécialistes et du personnel des Premières nations devraient prendre part aux activités sur le terrain au cours de l’hiver 2019-2020 et par la suite.

Le PCI intergouvernemental créé à Lillooet pour superviser et faciliter le travail sur le terrain – tout comme la structure de commandement unifiée mise en place – était unique et au cœur de la phase initiale de l’intervention. Afin de maintenir l’orientation prise et de retenir les connaissances acquises à la phase de l’intervention d’urgence, par souci de transparence et pour assurer le maintien d’une bonne équipe d’intervention 3G, les membres du comité directeur mixte de gestion (CDMG), les responsables affectés au projet ainsi que les spécialistes en environnement et en génie triés sur le volet resteront en place pour diriger la prochaine phase, très importante.

Alors que nous passerons à la phase très difficile des travaux de construction et de la manipulation des roches, le CDMG de l’intervention dans le cadre du projet sur l’éboulement à Big Bar publiera plus souvent des mises au point, directement et sur le site Web, sur les mesures que nous allons prendre et communiquera les résultats de nos évaluations de l’opération d’intervention d’urgence à la suite de l’éboulement à Big Bar.

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