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La réconciliation en action : Numéro 2022-1

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Investir dans les entreprises autochtones de pêche commerciale

Des représentants des Nations membres de l’IPCIP se réunissent avec la ministre Murray devant le centre d’accueil des visiteurs de la St. Jean’s Cannery

De gauche à droite : Ian Simpson, SalPac Fisheries; Paul Wyse-Seward, Snuneymuxw; Joyce Murray, MPO; Jordan Point, IPCIP; Jennifer Woodland, Nuu-chah-nulth Seafood; Gary Wilson, Ka:’yu:’k’t’h’/Che:k:tles7et’h’

Le financement de 52 projets de pêche commerciale autochtone pour un montant de 11,8 millions de dollars a été annoncé le 23 février 2022 dans le cadre de l’Initiative des pêches commerciales intégrées du Pacifique (IPCIP). L’annonce a eu lieu dans l’une des dernières conserveries de saumon et de thon du Canada, soit la St. Jean’s Cannery and Smokehouse à Nanaimo (Colombie-Britannique) sur le territoire de la Première Nation Snuneymuxw. L’entreprise locale vieille de 60 ans a été acquise par Nuu-chah-nulth Seafood Limited Partnership en 2015 avec le soutien financier de l’IPCIP.

Une initiative de collaboration entre les Premières Nations et Pêches et Océans Canada (MPO), l’IPCIP soutient 31 entreprises de pêche commerciale membres avec l’appui du Comité de gestion du développement d’entreprises (CGDE) de l’IPCIP. L’initiative place les Nations au centre d’un processus dans lequel elles exécutent, conçoivent et élaborent conjointement le programme avec le MPO. Depuis 2007, l’initiative a investi plus de 150 millions de dollars dans les pêches autochtones, soutenu l’emploi de 880 membres des Premières Nations chaque année et distribué plus de 183 millions de dollars en accès aux pêches à 20 entreprises commerciales autochtones de pêche côtière.

En tant que l’un des premiers participants à l’IPCIP, Nuu-chah-nulth Seafood fait partie d’une vague de revitalisation des entreprises des communautés côtières des Premières Nations. Grâce au soutien de l’IPCIP, la société a créé un portefeuille de pêche diversifié et a délivré plus de 350 certificats de compétence en navigation aux membres de la communauté. Elle a acquis la St. Jeans Cannery and Smokehouse, a créé sa propre marque, Gratitude Seafood, et a utilisé les fonds de l’IPCIP pour acheter un nouvel équipement de transformation qui lui permettra d’ouvrir une toute nouvelle ligne de commerce de détail. Les investissements de l’IPCIP ont également profité à SalPac Fisheries, une entreprise détenue et exploitée par les Premières Nations Snuneymuxw et Pacheedaht, en l’aidant à acquérir de nouveaux équipements, navires et engins, à obtenir un accès au poisson de fond et à couvrir les dépenses opérationnelles.

Soutenir la génétique avec les communautés Nuu-chah-nulth

Un atelier d’échantillonnage de l’ADN environnemental (ADNe) avec 8 communautés Nuu-chah-nulth a permis aux gestionnaires et aux techniciens des pêches Nuu-chah-nulth de se former pour répondre à leurs propres questions de recherche sur la santé des espèces de poissons dans leurs eaux locales.

L’atelier de 4 jours – conçu et dirigé en collaboration par la Cedar Coast Field Station Society, la Maaqutusiis Hahoulthee Stewardship Society, la Ha’oom Fisheries Society, Uu-a-thluk et le laboratoire de génétique moléculaire de Pêches et Océans Canada – a eu lieu en novembre 2021 à Tofino (Colombie-Britannique). Lancé par Kristi Miller-Saunders, chef de la génétique moléculaire au MPO, l’atelier a réuni un groupe de 41 jeunes, biologistes, techniciens autochtones des pêches, organisations locales et représentants du MPO pour apprendre et échanger. 17 jeunes de la côte, âgés de 18 à 30 ans, se sont inscrits à l’atelier sur l’ADNe, dont 8 participants autochtones.

L’échantillonnage de l’ADN environnemental est une méthode peu coûteuse et rapide qui permet aux techniciens et aux gestionnaires des pêches de la Nation Nuu-chah-nulth de déterminer les poissons, les végétaux, les mammifères et les communautés microbiennes d’une zone donnée. Il aide à comprendre la présence d’espèces envahissantes, à détecter les agents infectieux et à relever les prédateurs difficiles à suivre, tels que les mammifères marins et terrestres, les requins et les oiseaux. Cela se fait par l’analyse de l’ADN libre (peau, déchets, écailles), que les poissons et autres espèces laissent derrière eux lorsqu’ils traversent l’eau et se déplacent sur terre. Grâce à une combinaison d’apprentissage en classe et de travail sur le terrain dirigé par des scientifiques du MPO, les participants ont acquis une expérience pratique des nouvelles techniques de surveillance des pêches et ont été encouragés à explorer leurs propres questions de recherche lors d’exercices d’échantillonnage dans la baie Tofino.

Les Nuu-chah-nulth-aht qui aimeraient acquérir des compétences en matière d’échantillonnage de l’ADNe pourront le faire par l’intermédiaire d’Uu-a-thluk, le ministère des Pêches du Conseil tribal Nuu-chah-nulth. Uu-a-thluk a obtenu un financement du Fonds d’innovation et de collaboration du PAGRAO du MPO pour soutenir l’achat de systèmes d’échantillonnage de l’ADNe et l’élaboration de vidéos de formation pour les Nations Nuu-chah-nulth. Cela permettra aux nations de travailler avec Uu-a-thluk pour élaborer des programmes de surveillance de l’ADNe à des coûts réduits et d’augmenter leur capacité à utiliser l’échantillonnage de l’ADNe pour soutenir les intérêts des nations en matière de surveillance des ressources halieutiques.

Cet article est basé sur une histoire publiée par Uu-a-thluk, avec son autorisation.

Un parcours remarquable vers une entente historique

Dans une annonce faite le 6 août 2021, la ministre Jordan et les dirigeants des Premières Nations de la côte (PNC) ont annoncé la signature de l’Entente de réconciliation sur les ressources halieutiques (ERRH) modifiée. L’ERRH est la plus grande entente de réconciliation de ce type dans la région du Pacifique, mettant en place un financement, une gestion collaborative des pêches et une pêche commerciale communautaire qui fournira des emplois dans les communautés des huit membres de l’alliance des PNC – dont les nations Haida, Heiltsuk, Kitasoo/Xai’xais, Metlakatla, Nuxalk, Wuikinuxv, Gitga’at et Gitxaala.

Dans ses remarques, la ministre Jordan a reconnu les nombreuses années de travail acharné qui ont abouti à l’entente, signée pour la première fois en juillet 2019. La chef Marilyn Slett, présidente des PNC, a fait remarquer que les Nations et Pêches et Océans Canada ont fait « un parcours remarquable pour parvenir à cette entente historique », soulignant que lorsque les discussions ont commencé en 2016, elles représentaient la première table de la réconciliation au Canada.

« Cette entente est un exemple puissant de ce à quoi ressemble une véritable réconciliation, a affirmé la chef Slett. La réconciliation en action dans ce contexte signifie rétablir les droits des membres de notre communauté à pêcher pour vivre. » La chef a présenté les avantages de l’ERRH pour les communautés des PNC, notamment : un financement pour soutenir la planification d’entreprise, la formation et le mentorat; et des plans pour que les nations travaillent ensemble à la création d’une entreprise de pêche commerciale et à l’élaboration d’un modèle de pêche commerciale communautaire. Ce modèle permettra aux pêcheurs établis et aux nouveaux pêcheurs de récolter de multiples espèces près de chez eux en utilisant des navires de taille moyenne et petite.

Grâce à l’ERRH, les pêches communautaires mises en place par les Nations membres des PNC suivront les règles des pêches commerciales habituelles tout en restant flexibles pour soutenir une plus grande participation de la communauté et encourager l’entrée de membres de la communauté dans le secteur commercial. Le modèle de gouvernance établi dans l’entente entre le Ministère et les Nations comprend un processus de mobilisation collaboratif d’un large éventail d’intervenants de la Colombie-Britannique et de consultation d’autres Premières Nations.

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