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Programme de rétablissement des saumons rouges du lac Cultus

Nous voulons contribuer au rétablissement du saumon rouge du lac Cultus en modifiant certains facteurs qui influencent leur taux de survie en eau douce. L'objectif est d'augmenter le taux de survie en eau douce, de le surveiller et de l'évaluer et ainsi élargir notre compréhension des facteurs affectant la survie de ces poissons

Objectif

Nous voulons contribuer au rétablissement du saumon rouge du lac Cultus en modifiant certains facteurs qui influencent leur taux de survie en eau douce. L'objectif est d'augmenter le taux de survie en eau douce, de le surveiller et de l'évaluer et ainsi élargir notre compréhension des facteurs affectant la survie de ces poissons.

Contexte

Les projets proposés visent à répondre aux "objectifs de rétablissement 1 à 3 retrouvés dans "La stratégie nationale de rétablissement du saumon rouge (population du lac Cultus)". Plus précisément, ce projet abordera davantage les éléments du troisième objectif:

Le projet mettra en oeuvre (au moins partiellement) les approches décrites au tableau 2 du plan :

Éléments du projet

Ce projet comprend 4 éléments :

  1. Sauvagesse du nord
  2. Myriophylle en épi
  3. Période de temps que le saumon rouge passe en eau douce
  4. Évaluation et documentation du projet

1) Sauvagesse du nord

Enlèvement

Le saumon rouge juvénile du lac Cultus est la proie de la sauvagesse du nord, qui provoque une exploitation destructrice apte à empêcher le rétablissement et l'augmentation du taux d'abondance du saumon rouge. On évalue que la population des sauvagesses du nord adultes (> 20 cm) dans le lac Cultus se situe entre 60 000 à 70 000. À la fin du printemps et au début de l'été 2005, nous avons mis en oeuvre des techniques de pêche qui ont permis d'éliminer entre 4,000 à 5,000 sauvagesses du nord lorsque ces poissons longeaient les côtes. En raison de la présence des espèces non ciblées (poissons sportifs tels que la truite et l'omble et autres espèces indigènes telles que les meuniers et les ménés), des techniques qui limitent les prises accessoires et qui permettent la remise à l'eau des poissons vivants appartenant à des espèces non ciblées seront utilisées. Nous avons l'intention d'augmenter nos prises des sauvagesses du nord par le perfectionnement de nos techniques et en faisant la recherche de d'autres méthodes. Celles-ci incluent :

Évaluation

L'échantillonnage biologique sera pratiqué sur tous les poissons qui seront récoltés dans le cadre des programmes d'enlèvement. On continuera de faire la récupération des étiquettes qui ont été fixées sur les sauvagesses du nord adultes en 2004 ce qui nous permettra de mieux évaluer le taux d'abondance, la survie, le déplacement et aussi d'obtenir des informations sur la sélectivité des engins de pêche. Notre expérience de travail l'année dernière indique que la sauvagesse du nord est très fidèle aux sites et, d'un été à l'autre, on retrouve des sauvagesses du nord aux mêmes emplacements d'alimentation et de frai, mais puisque l'échantillonnage était limité par rapport à l'ampleur spatiale et saisonnière, nous ne sommes pas en mesure de nous prononcer sur le taux d'abondance des poissons à d'autres endroits sur le lac, ni sur leur habitat hivernal ni sur leur déplacement quotidien. Les premiers travaux du Dr Ricker suggèrent que la prédation exercée par la sauvagesse du nord sur les saumons juvéniles est probablement plus élevée durant les mois d'automne et d'hiver et nos relevés d'alevins indiquent que la mortalité juvénile est plus élevée l'hiver que l'été. Nous avons l'intention d'utiliser des étiquettes acoustiques et un système à réception sous-marine pour dépister les déplacements saisonniers et quotidiens de la sauvagesse du nord. Une fois que l'on connait leur lieu d'habitation et leurs déplacements au cours de l'année, cela servira à déterminer leur impact sur le saumon rouge et nous permettra de cibler plus efficacement nos efforts d'enlèvement.

En faisant usage du programme d'étiquetage acoustique, le repérage de la sauvagesse du nord pendant les mois d'automne et d'hiver nous permettra d'évaluer si la prédation exercée par de la sauvagesse du nord sur le saumon rouge juvénile est toujours significative. Ceci sera effectué soit par l'échantillonnage en vue de déterminer le régime alimentaire, soit par l'utilisation des isotopes stables, soit en comparant la répartition de la sauvagesse du nord à celle du saumon rouge telle que déterminée par les relevés saisonnières acoustiques et au chalut semi-pélagique. L'étiquetage nous permettra également de déterminer les zones d'hivernage où se trouve le plus grand nombre de sauvagesses du nord ce qui permettra de cibler nos efforts d'enlèvement durant hiver.

Au même titre que les estimations saisonnières acoustiques et au chalut de l'abondance des alevins du saumon rouge, le projet accroîtra notre connaissance des interactions entre la sauvagesse du nord et le saumon rouge et nous permettra dorénavant d'améliorer la conception de nos efforts de contrôle: tout en précisant nos méthodes d'évaluation de la population de la sauvagesse du nord; en améliorant nos connaissances de son cycle biologique et en mettant au point notre modèle d'interaction de la sauvagesse du nord et du saumon rouge.

2) Myriophylle en épi

Enlèvement

Cette plante envahissante couvre environ 30 ha ce qui représente presque toute la région littorale du lac Cultus. Elle compromet la qualité et la quantité des lieux de frai du saumon rouge et réduit la superficie des frayères disponibles. De plus, elle élargit le lieu d'élevage de la sauvagesse du nord juvénile ce qui risque d'augmenter sa survie et qui, par conséquent, est un facteur de prédation sur les saumons rouges juvéniles, bien que cela demeure une hypothèse non vérifiée. Nous avons l'intention d'enlever à chaque année le myriophylle en épi pour deux raisons :

  1. améliorer l'habitat des lieux de frai; et
  2. réduire la superficie de l'habitat d'élevage de la sauvagesse du nord juvénile.

D'après notre expérience, de toutes les méthodes mises à notre disposition, seulement quelques unes se sont avérées appropriées à l'enlèvement du myriophylle en épi du lac Cultus. La première méthode c'est l'utilisation d'une petite "moissonneuse", qui fauche à 5 pi la partie supérieure de la plante et la deuxième c'est le désherbage à la main. La récolte nettoie l'eau et la rend propre pour la baignade mais a peu d'effet sur la survie du saumon rouge et peut causer une augmentation du myriophylle en épi parce que les fragments se régénèrent rapidement. On a fait usage d'un motoculteur flottant sur le lac, mais son emploi est limité à certaines régions, il n'est pas toujours accessible, il requière les services d'un conducteur expérimenté et finalement le coût de montage est onéreux.

En mars 2006, le myriophylle en épi a été enlevé à la main par des plongeurs autonomes. Cette méthode s'avère efficace mais est forte en main-d'oeuvre et elle est lente (4 plongeurs désherbent environ 0.1 à 0.3 ha par jour selon les caractéristiques du fond). Le désherbage à la main à l'aide d'un jet d'eau sous pression, un outil utilisé pour la récolte des panopes du Pacifique, pourrait servir de solution et son usage sera étudié. Nous ne sommes pas certains, mais on s'attend à ce que le temps requis pour le myriophylle en épi de coloniser de nouveau les milieux traités soit d'une ou deux années.

Nous continuerons une certaine forme d'enlèvement du myriophylle en épi durant l'hiver 2006 et 2007 en collaboration avec le Cultus Lake Parks Board, la Première nation Soowahlie, le Fraser Valley Regional District et le ministère provincial de Lands and Parks, qui contribueront à cette activité sous forme d'appui financier, administratif et non financier. Nous avons l'intention de continuer à participer à cet enlèvement et d'utiliser davantage des plongeurs pour viser les zones de frai touchées dans la baie Spring et possiblement celles situées près de la plage Lindell. Les zones où l'abondance de la sauvagesse du nord juvénile est très élevée seront également visées.

Évaluation

Nous continuerons à surveiller l'étendue du myriophylle en épi et l'efficacité des mécanismes de contrôle en faisant des relevés annuels des sites d'enlèvement du myriophylle en épi ce qui nous permettra de mesurer l'efficacité et la durée de l'enlèvement. En 1991, le MPO a mené des recherches pour déterminer comment les poissons utilisent le myriophylle en épi mais les données ne furent jamais analysées. Nous avons obtenu ces données et nous préparerons un rapport technique des résultats. Nous évaluerons également les répercussions de l'enlèvement du myriophylle en épi sur les zones de frai du saumon rouge et, au besoin, nous effectuerons des études sur le terrain en vue de déterminer l'effet de l'enlèvement du myriophylle en épi sur l'habitat des sauvagesses du nord juvéniles et l'effet sur sa survie.

3) Utilisation du lac Cultus par le saumon rouge adulte avant le frai

Le saumon rouge adulte fait son entrée dans le lac entre le début du mois d'août et le milieu du mois de novembre mais le frai a lieu seulement au mois de novembre et de décembre. Leur répartition dans le lac pendant cette période de quatre mois est inconnue. Le frai peut se faire dans des eaux très profondes et les lieux de frai et le destin des poissons de frai restent inconnus. Par conséquence, il est difficile d'évaluer le taux de réussite du frai (taux de mortalité avant le frai). Il est crucial d'être en mesure de faire l'évaluation du frai puisque ceci pourrait contribuer directement à la baisse du taux de production de saumoneau (mesuré selon le ratio saumoneau/géniteur) des dernières années. Nous avons l'intention de faire l'étiquetage acoustique pour déterminer au cours des diverses étapes la remontée le taux de survie, les déplacements, le lieu de frai des poissons et finalement où ils meurent. Le prélèvement d'échantillons sera effectué pour déterminer l'état physiologique des poissons adultes lorsqu'ils franchissent le barrage et sont étiquetés. Nous nous sommes provisoirement munis d'un navire de recherche polyvalent de SFU qui nous permettra de dépister les poissons étiquetés, de cartographier le fond du lac en utilisant le système de Quester Tangent et de récupérer les poissons après le frai à l'aide de leur ROV. Le système de Quester Tangent nous fournira une représentation cartographique détaillée des lieux de frai potentiels à l'aide de méthodes analytiques hydroacoustiques avancées qui permettent de classifier la composition du lit naturel. En ce moment, on en connait peu sur le taux de survie des nids de frai du saumon rouge dans le lac Cultus et des risques liés à la qualité du gravier ou à la prédation. On utilisera le ROV et des plongeurs pour trouver les nids de frai du saumon rouge et pour effectuer une évaluation de base de la survie des oeufs de ces nids.

Évaluation du saumon rouge juvénile

En utilisant des relevés standard acoustiques et au chalut semi-pélagique, l'évaluation du saumon rouge juvénile sera pratiquée de façon intermittente. Ces évaluations nous permettront d'évaluer l'abondance, la survie, la distribution et la croissance du saumon rouge sauvage et du saumon rouge d'élevage et aideront à déterminer l'incidence prévue de la sauvagesse du nord et du saumon rouge tout en permettant de déterminer le taux de mortalité saisonnier par rapport à la densité et le chevauchement saisonnier de la répartition entre le saumon rouge et la sauvagesse du nord. Ces relevés fourniront également des informations sur le chabot pygmée du lac Cultus inscrit à l'annexe 1 de la LEP, qui est le sujet de recherche en cours d'un étudiant du 2e cycle sous la tutelle de Rick Taylor, Ph.D. à l'Université de la Colombie-Britannique.

4) Évaluation et documentation du projet

Le programme de rétablissement du lac Cultus implique un nombre significatif d'éléments. Ce projet est essentiel puisqu'il permettra de continuer notre travail d'évaluation, d'analyse et de documentation sur une base de permanence. Certaines de ces tâches font partie du projet, mais il nous reste à définir les fonds requis pour traiter les données et pour élaborer la conception de modèles interprétatifs nécessaires pour la mise en contexte des données.

Délai d'exécution

Des efforts continus sont nécessaires pour maximiser les gains et assurer que les efforts d'enlèvement de la sauvagesse du nord et du myriophylle en épi favorisent le rétablissement de la population du saumon rouge. La sauvagesse du nord est très productive et un effort concerté et continu est nécessaire pour réduire considérablement leur abondance. Nous prévoyons que les efforts devront se poursuivre au moins durant les huit prochaines années ce qui représente 2 cycles biologiques complets (de 2005 à 2013). Des méthodes efficaces d'enlèvement du myriophylle en épi peuvent être réalisées seulement sur des superficies relativement restreintes et il est impossible de les enrayer complètement. Le dégagement des zones ciblées devra être répété de nouveau à tous les 2 ou 3 ans. Les avantages hypothétiques liés à l'élimination du myriophylle en épi ne seront pas évidents jusqu'à ce que l'impact cumulatif de l'enlèvement affecte la population adulte de la sauvagesse du nord et ceci pourrait prendre plus de 8 à 10 ans.

Participants

Chercheurs principaux du MPO:

Associés (Collaborateurs)

Résultats attendus et impact sur le rétablissement

Risques qui compromettent le succès

Nous possédons une bonne connaissance de la plupart des aspects de cette étude, ce qui présente une réelle probabilité de réussite lors de la mise en oeuvre de ce projet. La vraie mesure du succès est de mieux comprendre la situation ce qui nous permettra de mieux diriger les efforts de rétablissement et ainsi d'augmenter le taux de survie actuel. Ceci dépendra de l'hypothèse fondamentale du projet : que des modifications à l'habitat et à la biote du lac peuvent augmenter le taux de survie du saumon. Plusieurs incertitudes scientifiques pourraient écarter cette hypothèse.

Publications connexes

Date de modification: